Dans les règles de l’art.
Archives 2015, texte Luc Lafreniere
Une philosophie bien encrée chez certain pêcheur est sans aucun doute celle de la remise à l’eau.  Vous êtes nombreux intéressés par le sujet mais soucieux de le faire de façon adéquate. Au fil des années, la technique s’est raffinée apportant de petites nuances qui s’avèrent très importantes  au bout du compte. Nous avons qu’à penser au mouvement donné au poisson pour le ré oxygéné.  Autrefois le mouvement de va-et-vient était préconisé ce qui est maintenant révolu.  Nous savons maintenant que les branchies effectueront leur travail en utilisant l’eau provenant de la gueule du poisson et non le reflux occasionné par le recul et l’ouverture des opercules.  Les branchies ayant une fonction capitale, il est essentiel de manipuler le poisson de façon a évité au maximum les traumatismes à ce niveau.
Pour les adeptes de pêche blanche, le degré de difficulté est augmenté de beaucoup.  Il est difficile d’éviter de manipuler le poisson puisqu’il faut le sortir du trou. Un pêcheur est un pêcheur même s’il pratique sa passion sur la glace.  Il va de soi qu’il désire exhiber ses captures trophées mais le fait de plus en plus en photographie.  Mais comment peut-il le faire tout en respectant la prise qui lui a donné autant d’émotion.
Une première règle à respecter est de réduire au maximum le temps pour le poisson passé hors de l’eau.  Donc prévoir le coup en ayant a portée de main les instruments nécessaires pour extirper l’hameçon.  Dans le meilleur des mondes, un vivier confectionné à la tarière pourrait aider le poisson à récupérer avant de retourner dans son habitat.   Attention cependant de ne pas garder le poisson en captivité, percer un trou en diagonale à partir du bassin ainsi formé par où votre prise pourra retourner sous la surface glacée.  Ce vivier improvisé n’est pas un outil de sélection mais bien un lieu de transition, on doit donc guider le poisson aussitôt que l’on constate qu’il maintient son équilibre et qu’il est prêt pour le retour. Confectionnez- le  de façon à le centraliser en lien avec vos engins; cela constitue un bon moyen de raccourcir le temps de manipulation.  Pour le déplacement rapide des poissons de grande taille, comme lors de la prise de photo, prenez- les sous l’abdomen et éviter surtout d’insérer vos doigts au niveau des branchies. L’usage d’une gaffe n’est pas l’idéal encore moins pour les salmonidés mais pour certaine espèce c’est inévitable.  Une blessure occasionnée par cet outil au niveau de la mâchoire inférieur n’est pas si dramatique puisque c’est un endroit très robuste et très peu vascularisé mais éviter encore une fois les branchies et l’abdomen.
Le mucus est essentiel et le fait d’éviter la manipulation au maximum augmente les chances qu’il conserve cette couche protectrice contre les micros organismes.  Évidemment, prendre une photo sans tenir sa prise est impossible et si on le fait, il est important d’éviter de le prendre par les yeux et les branchies.  Tenez- le à l’horizontal sous le ventre et la gorge.  Le froid est l’élément qui nous oblige à nous battre contre la montre.  Une bonne remise exempt de vivier devrait se faire en moins de 15 secondes en période estivale mais il est logique de penser qu’en période de grand froid, on devrait tenter de diminuer le plus possible cette période. Les yeux et les branchies endommagés par une trop longue exposition au froid handicape un poisson ce qui lui serait probablement fatal. Pour les espèces dont la capture est interdite, rien n’est plus profitable que de le libérer directement au trou.  Si l’hameçon est accessible on enlève sinon on coupe.  On remarque que la tendance  sur les réseaux sociaux, est à  l’abolition des  photographies d’espèces non autorisées. Dites-vous  que ce genre de photo ne fait qu’alimenter la théorie avancée que la pêche blanche est difficile sur certaines espèces dont le touladi.  La capture de spécimen sur le point d’atteindre la maturité sexuel et le fort taux de capture ( 60% plus élevé que pendant la saison estival) font en sorte que les autorités n’ont eu le choix que de cesser la récolte de cette espèce.  D’autres chiffres sont avancés à l’effet que 32% des remises à l’eau des captures prises à la brimballes au poisson appât ne survivront pas versus 9% à la jig. Les blessures engendrés par l’ingestion d’un poisson naturel et son hameçon occasionne des blessures plus importante.
 Nous pouvons être en accord ou en désaccord avec ces chiffres, il en demeure pas moins que nous n’avons pas le choix de s’y fier. Ce, sur quoi nous avons le contrôle par contre, c’est la façon dont on effectue nos remises et bien que contradictoire il faut rapidement prendre le temps de bien faire les choses pour donner le maximum de chances au poisson de survivre.
Bonne remise!

(Sources : Martin Arvisais, biologiste M. Sc. Direction de la faune aquatique
Direction générale de l’expertise sur la faune et ses habitats

Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs)

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