Prendre le Bar de Percé.
En début d’août dernier, ma famille et moi avons planifié un
petit voyage dans la région de la Gaspésie. L’attraction principale étant le
Rocher Percé, dans mon for intérieur, j’imaginais bien avoir l’opportunité de
croiser le fer avec la nouvelle vedette que représente le bar rayé. Tout comme plusieurs pêcheurs, j’en avais
entendu parler comme étant un générique du saumon de l’atlantique; une espèce
que l’on pêche si on a le temps ou si le roi saumon ne coopère pas. Je ne suis pas vraiment de cet avis. Le bar rayé mérite mieux. C’est une espèce qui vaut le déplacement et
qui vous en donnera pour votre argent.
L’un des objectifs premiers de notre rendez-vous avec Gaspé
était d’avoir du bon temps en famille et évidemment de profiter de ce que cet
endroit a à offrir.
Ces paysages de la démesure nous font vite réaliser que nous sommes
petits, très petits. Je dois me
confesser et avouer qu’à quelques reprises, j’en ai eu le vertige. L’île Bonaventure et sa colonie de fous de
Bassan qui y habite démontrent bien qu’une cohabitation est possible pourvu que
l’homme respecte la limite de son intrusion. Mais encore une fois ; quel spectacle.
Le deuxième objectif était d’ajouter, mes fils et moi, une espèce nouvelle à notre tableau de pêche. Le bar rayé était notre cible, mais notre
expérience sur cette espèce était pratiquement nulle. J’ai donc, avant notre départ, consulté certains articles, visionné quelques
vidéos et communiqué avec des connaissances.
J’ai pu obtenir finalement quelques informations qui se sont avérées très
utiles.
L’endroit.
Comme j’étais en mesure dans un délai raisonnable de me
rendre à Barachois sur le littoral de la
Rivière-Malbaie, j’ai opté pour cette destination en premier lieu. C’est un emplacement accessible et qui permet
de pêcher côté Golfe ou à l’intérieur même du barachois. Nous nous y sommes donc installés et avons
effectué des lancers visant la vague la plus loin possible vers le large. Les algues transportées par la marée montante
font qu’à chaque lancer vous devez nettoyer votre leurre. Mais ce désagrément est vite oublié lorsque
l’attaque se produit enfin.
Les appâts.
J’ai d’abord eu un
premier contact avec Bruno Morency. Ce
dernier jouit d’une avance considérable sur plusieurs d’entre nous à ce qui a
trait au bar rayé. Il m’a conseillé sur
certains leurres et montages à utiliser.
J’ai d’ailleurs ferré mon premier bar avec une de ses conceptions que je
me suis procuré dans une petite boutique à même notre motel. Comme nous étions trois à pêcher, il était
préférable d’utiliser trois leurres différents afin de mieux cerner le type et la couleur les
plus productifs. Conseil de mon ami
André Gervais, je me suis dirigé vers la compagnie Savage Gear chez qui j’ai déniché le Sandheel Slug
Jighead. Ce leurre a permis à mes fils
de briser la glace et de capturer chacun leur premier bar. Le blanc semblait
prendre les devants, mais le bleu de la mouche de mon montage a vite mis sur un
pied d’égalité le bleu et le blanc. La
mouche de Bruno montée à 30 cm d’un leurre à macro standard dont il est
également le distributeur et le Sandheel Slug de Savage
Gear ont également terminé ex équo en nombre de prises.
L’attaque.
Ce poisson attaque avec
conviction. Il prend le leurre comme
un achigan le fait et il n’y a nul doute sur ses intentions lorsqu’ il l’a bien
en bouche. Il fait alors siffler les moulinets et se déplace avec une rapidité
déconcertante. Ses déplacements de gauche à droite sont rapides, et ce, malgré
les vagues puissantes générées par la marée montante. L’effet ressenti nous laisse parfois dans le
doute et nous fait passer en mode panique. Le changement de direction rapide provoque
parfois un mou dans la ligne. Un
moulinet avec une bonne capacité de récupération est un atout pour ce type de
pêche. Le plus étonnant était de
constater la grosseur du poisson une fois à portée de mains. Le bar évolue dans
un milieu de turbulence et de courant et la restriction occasionnée par la
ligne et le pêcheur ne l’intimide pas; peu importe sa taille. Après 30 minutes de pêche, moi et mes fils
avions cumulé 5 attaques dont 3
captures. Nous n’avons pas capturé de gros spécimens et
ce n’était pas l’objectif, mais nos prises nous ont donné un bon aperçu des
capacités de combat de cette espèce.
Pour ma part, je suis vendu au Bar Rayé et lorsque
l’occasion se représentera, je serai sur la rive. Je
m’en voudrais de ne pas prendre quelques lignes pour saluer Nadine de même que
tout le personnel du restaurant La Table
à Roland de Percé qui nous a si bien accueillis. Je vous recommande d’ailleurs leur Motel L’Églantier
au même endroit ou nous nous sommes sentis comme chez nous avec en prime une
vue sur le Rocher Percé. Des gens
fidèles à la réputation des Gaspésiens dont leur gentillesse contribue à faire
de votre séjour, un excellent souvenir.
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